Rahmatullah Khan Afshar et Yulduz Khan
Afshar, dirigeants d'Andkhoi Khanate
La ville d'Endkhou est située entre Hérât et Boukhara; elle compte parmi
les villes du Khorassan et elle n'est point éloignée de Balkh, de Chibregan et
de Kerki. Cette ville n'a point de villages sous sa dépendance, mais il y a
dans ses alentours de nombreuses tribus d'Arabes nomades; elle obéit au
souverain des Afghans, et on y récite la khoutbèh en son nom; elle eut pour
gouverneur Rhamet oullah Khan Efchar. On y suivait autrefois le rite chiite,
mais sous la domination des Afghans, les habitants devinrent sunnites. Rahmet oullah
Khan gouvernait au nom de Timour Châh. Il vint à sa rencontre jusqu'à Balkh; il
fit la guerre à Châh Murad Bi; s'étant porté en avant dans un combat, il fut
tué par les soldats de Boukhara. Son fils Yldouz Khan lui a succédé; il
entretient un corps de troupes de mille hommes tant cavaliers que fantassins.
Aujourd'hui, il ne paye à personne ni tribut ni impôt. Endkhou est entouré par
le désert; c'est ce qui fait sa force; les habitants sont d'un caractère
généreux et hospitalier. Leur richesse consiste en moutons et en chameaux; on
trouve près de cette ville des gisements de soufre et de sel. Endkhou
entretient avec Hérât et Boukhara des relations pacifiques. Dans cette ville se
trouve le tombeau de l'Emir Berekèh, qui fut le guide spirituel de l'Emir
Timour Gouregan. Timour fit enlever de son tombeau le corps de ce saint
personnage, pour le transporter à Samarqand et le faire enterrer dans le
mausolée où il repose lui-même. On voit encore à Endkhou les ruines du premier
tombeau. On raconte aussi que Timour fît exhumer les restes de Saad, fils de
Waqqas, et les fit transporter à Cheheri Sebz; cette circonstance rend la
ville imprenable.
Mir Abdoul Kerim Boukhary, Histoire de l'Asie centrale : (Afghanistan,
Boukhara, Kiva, Khoqand), depuis les dernières années du règne de Nadir-Châh
(1153), jusqu'en 1233 de l'hégire (1740-1818) par Mir Abdoul Kerim Boukhary ;
publiée traduite et annotée par Charles Schefer. — Paris: Ernest Leroux, 1876,
pp. 249—250.
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